LE COSTA RICA vers la fin du tourisme Perpétuel ?
Costa Rica : Fin du Tourisme Perpétuel ? Un Changement de Cap pour les Longs Séjours
Le Costa Rica, destination prisée pour sa nature luxuriante et sa qualité de vie, est aussi depuis longtemps un refuge pour les touristes perpétuels. Ces étrangers prolongent indéfiniment leur séjour en effectuant de fréquents allers-retours aux frontières pour renouveler leur visa touristique. Cependant, une nouvelle loi en discussion pourrait bientôt bouleverser cette pratique.
Pourquoi cette réforme ?
Le phénomène du tourisme perpétuel, bien que toléré pendant des années, soulève plusieurs problématiques :
Un vide fiscal : Les étrangers vivant en quasi-résidence ne contribuent pas aux impôts locaux ni au système de santé, contrairement aux résidents officiels.
Une pression immobilière croissante : Dans certaines régions prisées comme la côte Pacifique ou la Vallée Centrale, l'afflux d’expatriés fait grimper les loyers et rend l'accès au logement plus difficile pour les Costariciens.
Un défi pour la gestion migratoire : Le suivi des entrées et sorties de ces "touristes longue durée" complique le contrôle des flux migratoires.
Face à ces défis, le gouvernement a décidé d’agir en introduisant une loi plus stricte sur les séjours prolongés.
Quelles sont les nouvelles règles envisagées
Le projet de loi, actuellement en cours de discussion à l’Assemblée législative, prévoit plusieurs changements majeurs :
1. Limitation du renouvellement automatique des visas
Les touristes ayant atteint la durée maximale autorisée (souvent 180 jours) devront attendre trois mois avant de revenir.
Cette mesure vise à empêcher le "visa-run" (le fait de quitter brièvement le pays pour renouveler son visa à son retour).
2. Renforcement des contrôles migratoires
La Direction générale de la migration pourrait mettre en place une base de données des entrées et sorties, permettant d’identifier les personnes abusant du statut de touriste.
Une évaluation plus stricte aux frontières sera effectuée pour détecter les visiteurs suspectés de tourisme perpétuel.
3. Sanctions plus lourdes en cas de dépassement de visa
L’amende pour séjour illégal pourrait tripler, passant à 300 USD par mois de dépassement.
Les contrevenants risqueraient également une interdiction de retour pendant plusieurs mois.
Quelles alternatives pour rester légalement au Costa Rica ?
Les personnes souhaitant vivre à long terme au Costa Rica sans tomber sous le coup de cette nouvelle loi ont plusieurs solutions :
Demander un visa de résidence : Il existe différentes catégories adaptées aux expatriés :
Visa "Pensionado" pour les retraités (minimum 1 000 USD de pension mensuelle).
Visa "Rentista" pour les indépendants ou travailleurs à distance (revenu stable de 2 500 USD par mois).
Visa Nomade Digital : Pour les travailleurs à distance souhaitant séjourner jusqu'à deux ans.
Créer une entreprise locale : Un investisseur étranger peut obtenir un statut de résident s'il crée une activité générant de l'emploi.
Une mesure bénéfique ou un frein au dynamisme économique ?
Si cette réforme vise à régulariser la situation des étrangers et protéger les intérêts des citoyens costariciens, elle soulève aussi des inquiétudes. De nombreux expatriés contribuent activement à l'économie locale en louant des logements, en fréquentant les commerces et en investissant dans le pays. Certains craignent que ces nouvelles règles n’entraînent une baisse de la fréquentation touristique de longue durée, impactant les secteurs de la location et des services.
Conclusion
Le Costa Rica amorce un tournant dans sa politique migratoire. L’ère du visa renouvelable à l’infini semble toucher à sa fin, incitant ceux qui souhaitent s’installer durablement à opter pour un statut légal conforme. Si la loi est adoptée, elle pourrait transformer la manière dont les étrangers vivent et investissent au Costa Rica.
Reste à voir si ces changements seront bien accueillis par les résidents temporaires ou s'ils susciteront un exode vers d'autres destinations plus permissives.
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